Publié par Guy Jovelin le 31 mai 2022
Auteur Rouxel Jean
La nouvelle est passée à peu près inaperçue de nos médias de propagande.
Non pas, bien sûr, qu’elle fût confidentielle. Mais elle ne semble pas les intéresser.
Pourtant, il n’est pas anodin que l’Allemagne ait finalement décidé, après des semaines de tractation, de violer sa propre constitution pour augmenter substantiellement son effort d’armement.
Dans la pratique, les règles constitutionnelles de saine gestion budgétaire seront temporairement suspendues pour permettre au gouvernement de coalition d’investir 100 milliards d’euros dans l’armée allemande et faire ainsi face à la menace russe.
Quoi que l’on pense de ladite menace et de l’importance des règles de bonne gestion budgétaire, l’événement est considérable.
D’abord, parce que l’Allemagne a un peu plus de respect pour sa constitution que nous – ce qui, il est vrai, n’est pas bien difficile !
Ensuite, parce qu’un investissement militaire de 100 milliards d’euros est un effort remarquable, surtout à l’échelle des nains politiques que sont devenus les pays européens. Rappelons que le budget français de la Défense pour 2022 était de peu supérieur à 40 milliards d’euros (49,6 milliards si on y intègre les pensions) et que, régulièrement, Bercy bloque des dépenses.
Mais, surtout, nous nous éloignons encore davantage du modèle européen de l’après-guerre.
Lorsque la Communauté européenne fut créée, l’un des enjeux était d’assurer la reconstruction des anciens belligérants, ainsi que leur protection face à la menace soviétique, sans pour autant permettre à l’Allemagne de réarmer.
Même après les calamiteux septennats socialistes qui ont ruiné la France pour longtemps, cette dernière demeurait l’un des pays importants de la Communauté car elle était l’un des rares pays à disposer d’une armée digne de ce nom (sans même parler de son accès à la dissuasion nucléaire et de son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU).
Désormais, l’Allemagne réunifiée (les Français ayant indirectement payé pour cette réunification avec la création de l’euro), seule puissance économique européenne, redevient une puissance politique et bientôt une puissance militaire de premier plan.
Certes, ce n’est pas immédiatement une menace pour nous.
Mais nous sommes bien forcés de constater que, chaque fois que l’Allemagne a été puissance continentale dominante en Europe, cela a mal tourné.
Et nos désastreux dirigeants auront ainsi réussi à nous soumettre à une puissance étrangère plus sûrement que la défaite de 1940 !
Source : les4verites